Si, confrontée à un changement, à des exigences diverses, à un événement inattendu, je l’ignore ou
ne fais rien (comportement passif), je suis victime d’un mal être qui peut provoquer des dégâts.
Si je réponds à ce changement, ces exigences, cet événement inattendu en agissant de manière
réfléchie, j’éprouve un bien-être qui me motive et me pousse à orienter ma volonté d’amélioration
de la situation vers :
- La recherche d’une solution globale et satisfaisante,
- La maitrise de la situation ou un simple endiguement (même si mon action ne résout pas
totalement la situation). Elle m’aide toutefois à me sentir mieux et à mieux travailler.
Le Docteur Hans SELYE dit : « Ce qui est important ce n’est pas ce qui nous arrive, mais la manière
dont on le prend » !
Est-ce à dire que le secret réside dans ma capacité à agir à bon escient ?
Prenons l’exemple de Nicolas. Peut-être vous reconnaitrez-vous en lui.
C’est un jeune manager de 42 ans. Il travaille dans cette entreprise depuis 14 ans. Il est dynamique et réaliste. Dès qu’un problème lui est soumis, il trouve rapidement les solutions qui marchent. Il met ses idées en pratique et les partage avec ses collaborateurs.
Ceux qui connaissent Nicolas, savent qu’il a traversé des moments difficiles dans sa vie personnelle et professionnelle. Quand il a été recruté dans cette entreprise il était employé. Il est parvenu à ce
niveau de responsabilité par sa ténacité, son travail, sa persévérance. Aujourd’hui il est à la tête d’un
site de production de 285 personnes.
Dès qu’il prend la parole, on le respecte, on l’écoute. Manifestement c’est un homme motivé et
déterminé.
« Aujourd’hui, je peux vraiment parler de réussite. Je suis fier de mon travail et de mon équipe et tout
cela me pousse à poursuivre dans ce sens. J’ai appris à identifier et nommer ce qui me convient, ce
qui ne me convient pas, à négocier ardemment. Je me sens bien et j’assume pleinement mes responsabilités de manger. Mon attitude positive, ma motivation intrinsèque [1]élevée et mon
dynamisme sont contagieux et génèrent à leur tour une motivation extrinsèque[2] et je m’en réjouis. »
Nicolas est conscient que l’aide apportée par les diverses formations auxquelles il a participé et
notamment l’accompagnement-coaching sur lequel il a pu s’appuyer au cours de ces nombreux mois
ont été déterminant dans son accomplissement et son épanouissement.
Il est la preuve vivante que le stress ne doit pas lui faire baisser les bras, qu’il est possible de le
dompter et de le transformer en motivation pour lui-même et pour son équipe.
Nous avons un besoin croissant de motivation
Dans les entreprises, nous le savons tous, la concurrence est implacable. L’économie zigzague.
Le marché du travail ressemble à un jeu de chaises musicales où l’on joue gros. Les salariés se
demandent s’il restera une chaise pour eux, si la musique s’arrête. Notre avenir dépend fortement de
notre capacité à créer de la valeur ajoutée, à fournir de la qualité, construire notre excellence professionnelle et garder un niveau de motivation élevée.
Les managers qui sont très motivés ont des collaborateurs satisfaits, performants et productifs.
Ils forment et accompagnent de bien meilleures équipes. Ils se sentent forts et sûrs. Ils savent qu’un
niveau élevé de motivation leur fournira la force mentale et émotionnelle pour amortir la vague
déferlante et se frayer un passage dans les périodes de stress.
Qu’est-ce que la motivation ?
« Ensemble des tendances émotionnelles qui nous aident à atteindre nos buts ».
Motivation signifie savoir où l’on veut aller avec son entreprise et avoir la volonté et la persévérance
pour y parvenir.
La motivation est donc une force motrice qui nous propulse vers l’accomplissement et la plénitude.
Elle nous pousse à agir pour atteindre nos buts, nos rêves, nos objectifs.
La personne motivée sait où elle va, ce qu’elle veut et met tous les moyens à sa disposition pour y
parvenir.
Comment faire pour se motiver alors ?
La Psychologue Dru Scott nous propose la « musique mentale de fond ».
Il s’agit d’un outil appelé « auto-discours » qui nous aide à franchir le fossé entre savoir ce qu’il faut
faire et le faire en permanence. C’est ce que nous nous répétons. La plupart d’entre nous ne sont pas conscients de leur auto-discours, qui influe fortement sur notre niveau de bien-être, notre motivation
et nos actes. Puisque nous nous parlons sans cesse, pourquoi ne pas nous tenir un discours joyeux et efficace ?
Quelle que soient les situations que nous traversons dans la vie personnelle ou professionnelle, nous
avons la possibilité de choisir notre chemin, « notre auto-discours » :
- Soit vers une gestion stressante de la situation (figure 1 gauche), qui pompe notre énergie et nous
entraîne vers des pensées négatives et dévalorisantes,
- soit vers un « auto-discours », vers la motivation (figure 2 droite) qui nous apporte de la
stimulation, une meilleure capacité à résoudre rapidement les problèmes, faire de la prévention et
créer un lien social.
Est-ce que je veux vivre mes expériences comme une tragédie ou comme un défi, comme une
ingérence ou comme une occasion de me dépasser ?
Auquel de ces deux schémas, ressemble ma vie en général ?
« Rare sont les gens auxquels ont a révélé la puissance de leur auto-discours sur le stress qu’ils
éprouvent. Ce que les gens se disent à propos d’une expérience, leur auto-discours, à souvent plus
d’impact sur leur vie que l’expérience elle-même », souligne le Docteur Paul WARE.
Quels sont les signes de démotivation chez un collaborateur ?
- la baisse de concentration, entraînant des erreurs dans le travail
- un sentiment de malaise et la suspicion face à une personne qui manifeste de l’enthousiasme
- le filtrage inadéquat des Signes de Reconnaissance. Ne plus savoir faire la différence entre
« l’être »
et le « faire »
- des retards répétés dans le travail
- peu ou pas/plus de communication avec l’équipe
- des troubles du sommeil et de l’appétit
- une baisse de productivité
- un manque d’enthousiasme et d’énergie
- un désintérêt pour son environnement
Faisons un petit test [3] :
Voici 10 affirmations démotivantes. Pour chacune d’entre elles, attribuez-vous une note allant de :
o 1 : je suis très démotivé, je n’en vois pas le bout (-)
o 10 : je suis très motivé, ma route est satisfaisante (+)
q Ça ne fonctionnera jamais
q Pour moi tout est différent
q J’ai essayé, ça ne marche pas
q Tu ne connais pas les gens de mon équipe
q Je sais déjà tout cela
q Je ne peux rien faire
q Il y a trop de travail
q Tout cela n’est pas vrai
q Je n’ai pas le temps
q Ce n’est pas aussi facile que tu crois
Maintenant réfléchissez, à chacune des affirmations démotivantes auxquelles vous avez attribué une
note en dessous de 6. Vous verrez que votre « auto-discours » impacte sur votre pensée, votre comportement et votre communication.
Prenez à présent celle à laquelle vous avez attribué la note la plus basse et transformez-là
positivement.
Exemple : « ça ne fonctionnera jamais »
Devient « je fais, j’expérimente et au besoin je demande de l’aide ».
Maintenant, installez-vous confortablement dans un endroit calme. Respirez lentement et
profondément. Répétez plusieurs fois cette phrase positive.
Quel effet produit-elle sur vous ?
Vous venez de réaliser votre premier exercice « d’auto-discours » positif. Bravo !
Comment ça marche ?
L’oxygène participe à avoir des pensées claires et permet d’aérer votre cerveau qui en a grand besoin, surtout dans les moments de tension. C’est donc le meilleur moyen pour les réduire et re-mobiliser
votre motivation.
Pas besoin de sortir de votre entreprise pour aller faire un marathon. Encore moins de votre bureau
dans ces moments.
Ceci étant, chaque fois que vous le pouvez : marchez !
Prendre soin de vous grâce à l’exercice physique est un excellent moyen pour garder la forme.
Pourquoi cela ?
La gestion du bien être au travail par le manager, est la compétence nécessaire au bon fonctionnement
de son équipe. Souvent, envahit par son quotidien, cette partie de sa mission est souvent négligée ou ignorée, alors qu’elle constitue une des meilleures solutions à la motivation de l’équipe.
Aujourd’hui nous savons tous qu’il y a du stress dans l’entreprise, qu’il prend de nombreuses formes,
qu’il n’a pas de frontière et affecte nos émotions, nos capacités physiques et psychologiques.
C’est pourquoi, le manager se doit de :
1. Multiplier les marques de reconnaissance
2. Lâcher la pression
3. Avoir de la considération
4. Mettre en place une veille des facteurs de risques
5. Renforcer l’éthique
6. Responsabiliser
7. Gérer des conflits
8. Veiller à la fluidité de la communication
9. Gérer et dynamiser l’équipe dans la conduite des projets
10. Améliorer les conditions du travail
11. Transformer les situations de stress en énergie positive
12. Manifester de l’empathie
13. Partager son optimisme
14. Faire des mises au point régulières
15. Faire confiance
16. communiquer
17. …
De nombreuses études nous fournissent les raisons sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour
affirmer à quel point il est important de prendre en compte la gestion du bien être au travail pour
renforcer, développer la motivation des collaborateurs.
La motivation comme facteur de bien-être de mes collaborateurs ?
De nombreux articles ont été publiés à propos de la motivation au travail et de la motivation comme élément porteur de bien être.
Effectivement, les exemples concrets et les différentes études montrent comment le plaisir induit par
la motivation au travail évite le niveau toxique du stress.
Peut-on être motivé de plusieurs manières ?
La motivation est la résultante d’un certain nombre de composantes spécifiques de la motivation.
Explications
· La motivation intrinsèque [4]
Elle prend sa source dans la personne elle-même, dans la notion de plaisir. Elle est constituée de
la motivation d’accomplissement, du challenge personnel, de la motivation intrinsèque à la
connaissance, de la motivation intrinsèque à l’accomplissement.
Il existe un processus appelé la « compensation motivationnelle » qui met en évidence qu’en cas
de perte de motivation intrinsèque, le mécanisme d’homéostasie protégeant le soi va entrer en
œuvre pour trouver des gains motivationnels dans un second contexte de vie extérieur à l’activité professionnelle.
· La motivation extrinsèque[5]
Elle prend sa source à l’extérieur de la personne. Elle est plus facilement mobilisable mais
rarement durable dans le temps. Elle est liée non plus au plaisir mais à la contrainte.
Les motivations sont hiérarchisées quant à leurs effets et leurs implications
· Motivation intrinsèque : relève du plaisir et l’intérêt éprouvé par un individu lorsqu’il pratique
une activité
o J’accepte d’effectuer cette tâche parce qu’elle m’apporte beaucoup de plaisir
· Motivation extrinsèque : concerne la recherche de récompense (salaire, prime, avantage
social…), éviter une sanction (perte de son emploi)
o Je travaille pour gagner un salaire
· Motivation introjectée : émerge lorsqu’une pression ou de la culpabilité est ressentie et de se
sentir obligé d’exécuter une tâche
o Je dois préserver ma réputation
· Motivation identifiée : consiste à réaliser une activité considérée comme importante pour
soi-même sans, pour autant qu’elle soit forcément intéressante
o J’effectue cette activité parce qu’elle correspond à mes valeurs personnelles
Dessinez votre profil de motivation
Avant de conclure, je vous invite à faire l’exercice suivant :
Prenez une grande feuille, partagez-là en deux verticalement :
· Facteurs de stress, à gauche,
· Facteurs de motivation, à droite.
Réfléchissez à toutes vos expériences de l’année passée. Indiquez par une flèche chacune d’entres elles, selon qu’il s’agit d’une expérience négative (facteur de stress, à gauche) ou une expérience positive, facteur de motivation, à droite.
La taille et l’épaisseur de chaque flèche peut varier selon le niveau émotionnel ressenti.
Puis, posez-vous la question :
· qu’est-ce que je veux dorénavant maintenir, développer, renforcer ?
· qu’est-ce que je ne veux plus pour l’avenir ?
Avec cet exercice, vous faites un pas supplémentaire vers la maîtrise de vos facteurs de motivation.
Encore bravo !
En conclusion : La motivation comme facteur de santé mentale et de bien-être
Quelques témoignages de professionnels
· Julie BATTILANA, Professeure associée à la Harvard Business School, part d’un constat : « Depuis vingt ans, le niveau de satisfaction des individus au travail a baissé, tandis que leur niveau de stress a eu tendance à augmenter ».
Elle présente trois mesures faciles à mettre en œuvre.
L’autonomie : « les employés sont plus motivés lorsqu’ils peuvent prendre de façon
autonome des décisions qui affectent directement leur travail ».
Le sens : « Les salariés sont à la fois plus motivés et plus efficaces lorsqu’ils comprennent comment leur travail s’intègre à la stratégie et à la mission de l’entreprise ».
L’accompagnement personnalisé tout au long de l’année : « il permet à chaque salarié
d’avoir accès aux ressources nécessaires à son développement professionnel ».
· Philippe RODET : Médecin :« Cohésion et motivation. Il est intéressant de remarquer que les retours positifs (gratitude, encouragements…) sont aussi des leviers de motivation. Or, comme cela a été abordé, la crise fragilise aussi la motivation. On perçoit bien les ponts qui existent entre la culture de la motivation et la recherche de la cohésion ».
· Stefan EINHORN, Professeur d’oncologie, Suède.
Dans un ouvrage écrit en 2005 et intitulé « L’Art d’être bon », il explique en quoi la véritable gentillesse est bonne pour la santé.
« Celui qui fait preuve d’amabilité et d’empathie et pratique la gentillesse avec intégrité,
solidarité et quelquefois courage, a compris l’intérêt qu’il pourrait tirer à l’être. Il sait qu’il a
tout à gagner à être bon. La gentillesse authentique, c’est-à-dire non feinte et sans une quelconque attente de
« retour sur investissement », est sans doute la stratégie la plus habile pour mener une vie épanouie. Les bonnes actions sont toujours récompensées car les bienfaits que nous p
rodiguons aux autres nous reviennent d’une façon ou d’une autre. La bonté est une spirale vertueuse ».
· Hans SELYE « L’altruisme égoïste, qui illustre le fait que quand on fait le bien, on se fait du bien ».
Capitaliser son savoir faire, son savoir être, développer ses talents et multiplier ses sources
de motivation, participer à l’augmentation de la productivité individuelle et collective, sont
des gages forts d’implication et de responsabilisation envers l’entreprise et le début d’un long chemin vers la réussite et la réalisation de soi.
Marleine MAZOUZ
Consultante et Coach
Enseignante et Superviseur Certifiée en Analyse Transactionnelle
PTSTA en Organisation et sous contrat avec l’EATA
[1] Motivation intrinsèque : elle prend sa source dans la personne elle-même, dans la notion de plaisir.
[2] Motivation extrinsèque : elle prend sa source à l’extérieur de la personne
[3] Je serai ravie d’en reparler avec vous.
[4] Source QPM
[5] Source QPM
Écrire commentaire